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Nous voilà revenus de 7 jours de trek dans les Rwenzori Mountains avec pour objectif l’ascension du point culminant de l’Ouganda : le Margherita Peak.


Le Rwenzori

Contrairement à ses « cousins » de la région des grands lacs le Kilimanjaro et le Mont Kenya, les montagnes du Rwenzori ne sont pas des volcans mais il s’agit d’un massif granitique comparable aux Alpes. Le Margherita Peak n’est donc pas une montagne isolée comme ses sœurs Kenyane et Tanzanienne mais fait partie d’une grande chaîne à travers laquelle nous avons marché durant ces 7 jours. Le massif revient souvent dans le classement des lieux les plus sauvages du monde, et très vite, après seulement quelques heures de marche, la présence de l’homme disparaît. C’est aussi un lieu très connu pour son humidité délirante (ce n’est pas pour rien que leurs nom signifie « montagnes de la pluie »), ce qui donne à l’expédition un caractère assez… extrême !


L’expédition

Nous sommes partis avec une agence locale de guides : impossible de partir randonner seul dans ce massif, c’est tout simplement interdit. Le « package » comprend l’accompagnement par deux voir trois guides, l’hébergement dans des refuges construits par l’agence, le portage de la nourriture + de nos affaires par des porteurs, ainsi que tous les repas. En plus de ces services « directs », il y a aussi derrière le travail de titan de construction des refuges (avec des matériaux entièrement portés à dos d’homme… !!), l’entretien des sentiers (la végétation repousse à vitesse grand V et il faut parfois maintenir une tranchée ouverte sur plusieurs kilomètres dans les herbes hautes ou la forêt), la construction des calibotis et de toutes les échelles et marches en bois qui facilitent la progression…


Si au début nous étions un peu réticents à l’idée qu’on nous porte nos affaires et notre nourriture pendant tout le trek, nous avons vite remis les choses en perspective et compris que le fait d’engager des porteurs et des guides (en grand nombre pour répartir les charges, nous en avions 11 juste pour nous !) permettait de faire tourner une économie locale et dont beaucoup pouvaient bénéficier (pas de qualification particulière pour être porteur, tous les jeunes du village en forme peuvent obtenir ce travail et sont tirés au sort pour chaque expédition). De plus, le confort des refuges était quasiment indispensable, et de toute manière, nous n’avons vu aucun sol plat où nous aurions pu planter une tente, à moins d’accepter de dormir dans la flotte…pas top. Malgré la simplicité des refuges pour nous ils ont été pareils à des hôtels 5 étoiles pour nous : des petites cabanes avec des dortoirs, une salle commune pour manger avec un poêle à bois pour nous réchauffer et faire sécher nos affaires trempées…


Le trek

Si l’ascension du sommet s’est faite dans la nuit du 4ème au 5ème jour, il nous a fallu donc 7 jours de marche pleins pour s’y rendre et en revenir. Plus qu’une marche d’approche, ces journées nous ont permis de traverser des sites exceptionnels et de voir des paysages fabuleux. Mais cela avait un prix ! Il faut savoir que nous avons marché environ 80% du temps… dans la boue ! Exit les super chaussures de randos, place aux « rubberboots », celles qui passeront en quelques jours du statut de meilleures amies à celui de pires ennemies. La progression n’a donc rien à voir avec une randonnée « classique » sur des sentiers bien tracés mais prend la tournure d’une marche très exigeante où il faut être constamment concentré pour ne pas se ramasser dans la boue ! Le tout à plus de 4000 m d’altitude, avec des pentes très marquées… Souvent sous la pluie, voire la neige ! Bref c’était toute une aventure, et physique !


L’ascension

Pour le sommet nous partons à 3h30 du matin de manière à arriver au lever du soleil en haut. Depuis le refuge c’est surtout de la progression sur des rochers moitié marche / moitié escalade avec parfois des cordes fixes installées, puis nous traversons un premier glacier avant d’en gravir un deuxième, beaucoup plus raide (65° de pente à certains endroits). C’est donc une vraie petite course d’alpi avec piolets et crampons. Nos guides sont super (très pros et ils connaissent la montagne par cœur) et nous avons la pêche, tant et si bien que nous arrivons avant le jour en haut ! (petite fierté car nos guides nous ont dit qu’ils n’étaient jamais arrivés aussi rapidement au sommet ;) ). Malheureusement nous restons dans le brouillard et ne voyons rien du tout ! Mais l’ambiance est quand même là, cela combiné à l’effort physique et à l’exaltation d’être au sommet, on s’en fou presque un peu. Il faut maintenant redescendre et refaire tout le trajet inverse, en repassant un col, avec une journée de l’enfer dans la boue…


Nous sommes tout de même contents après 7 jours de redescendre au village d’où nous sommes partis ! La douche (même froide !) est appréciable (première douche depuis 7 jours hehe). Maintenant nous partons pour la région de Fort Portal, et les Chimps (même si nous avons eu l’immense chance d’en croiser sur notre chemin le dernier jour pendant la redescente !!).